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Et partout… La mer!
30 mars 2015

Assemblage du mât

P3191999Maintenant que nous avons deux demi-mâts, il ne nous reste plus qu'à les assembler. Pour lier les deux coques, l'idée est de mettre des rondelles dans les demi-mâts, une sur deux dans l'un, les autres dans le deuxième. Il y a une trentaine de rondelles à coller pour bien donner sa forme au mât. Après, on remet un peu de colle sur chaque rondelle, et on couvre le premier demi-mât avec le second, puis on colle chaque bord de coque à l'autre, et on rajoute un tissu costaud à l'endroit du raccord des demi-coques.
Après avoir conçu un petit gabarit pour tracer et découper chaque rondelle, on les répartit dans les mâts et on les colle.

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On fait un trou dans chaque rondelle et on y passe un fil : peut-être que Franck finira par avoir l'idée de mettre un feu en tête de mât, qui sait !
On remet un filet de colle sur la partie non collée de la rondelle et on assemble ensuite les deux parties. On aide à venir aux serre-joints et, comme on n'en a que deux, après chaque serrage, on serre un lien au niveau de la rondelle, et on enlève le serre-joint.

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P3232016On fait ça pour chaque rondelle.

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Le lendemain, quand la colle a bien pris, on enlève les ficelles : les coques sont donc bien fixées entre elles par l'intermédiaire des rondelles, mais entre chaque rondelle, les peaux baillent encore pas mal et ne plaquent pas  bien partout. Je profite du plus gros défaut pour vous montrer l'intérieur du mât. Ensuite, on  colle chaque arête de mât à sa voisine et on serre à nouveau à la ficelle pour bien rapprocher partout les deux coques.

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Quand la colle est à nouveau sèche, après un petit ponçage, on colle deux épaisseurs de bi-biais sur les liaisons, pour renforcer celles-ci. Bien sur, l'IMPREGNATOR est ressorti pour ce boulot !

 

 

 


Le lendemain, l'heure est aux essais ! Franck nous a concocté des tests à réaliser, avec des mesures théoriques de déformation ! À nous de les vérifier !
Premier test : Mettre le mât en appui à chaque extrémité, et mesurer sa flèche, sous son propre poids. On lit 6cm sur le réglet.

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Puis en tirant dessus avec un peson, jusqu'à ce qu'il indique 20kg. On prend les mesures, on tourne le mât de 180°, pour que la face qui était dessous passe dessus, et on refait les mesures.

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Ensuite, on cale le pied de mât sous un bateau, et on met un appui à 2m50 du pied de mât, le reste de la longueur étant donc dans le vide.

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On mesure à nouveau la flèche sous son propre poids, puis en tirant sur la tête de mât avec le peson, pour atteindre 10kg de pression, cette fois.

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On est dans l'ordre d'idée, même si les mesures sont quasiment toutes pires que celles calculées. Franck s'en doutait un peu et le lendemain, on rajoute quatre bandes de carbone de 5cm de large sur la longueur du mât. Et re l'IMPREGNATOR : Nakidi se bat un peu avec le tissu qui fait des tours sur lui-même et puis, ça sèche super vite, puisque le produit est noir, et capte les rayons du soleil : à peine trois minutes après la pose, on ne peut plus mettre la main sur les bandes, sous peine de se brûler…

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P3282083Et nous voilà à refaire les tests de flexion ! Ce n'est pas vraiment mieux pour la plupart des tests, sauf sur le test où l'on tire en tête de mât de 10kg. Alors que la valeur théorique devait être de 35 cm, nous étions à 39 avec le verre, mais nous passons à 25cm avec le carbone !! Nous passons donc de -11 % à 30 %, soit 41 % de gain, ce qui est tout de même énorme. Franck pense que le carbone fait surtout ses preuves dans les grandes déformations.
Voici le tableau récapitulatif des résultats. Il n'est pas si compliqué qu'il y paraît. En colonne, chaque test avec: le mât dans un sens, puis le mât dans l'autre sens. La première ligne contient les valeurs théoriques, obtenues par les calculs savants de Francky. La seconde est la valeur mesurée, on en déduit les troisième et quatrième lignes, c'est-à-dire la différence entre les deux côtes pour chaque test, et le pourcentage d'erreur, en négatif si c'est pire, en positif si c'est mieux. On voit bien qu'on est pire pour une grande partie des mesures.
La ligne suivante, la cinquième, donne les nouvelles mesures après la pose du carbone. J'en déduis donc la sixième et la septième de la même façon : Différence entre mesures théorique et pratique, puis le pourcentage d'erreur.
La dernière ligne montre le gain avec le carbone. C'est la différence entre les pourcentages des lignes 4 et 7. On voit bien que l'efficacité du carbone se ressent surtout pour le test 4.


Je vais maintenant vous mettre l'eau à la bouche et multiplier la fréquentation future du blog en vous avouant où on en est de nos réflexions pour la deuxième voile qui va habiller le bateau de Franck, la Mangue Bleue. Je ne vous en avais pas parlé dans ma page de présentation sur les gréements alternatifs, parce que le sujet est complexe et que nous avions abandonné cette idée. Un autre type de voile nous tentait bien et c'est la voile rigide… C'est un peu le summum de l'efficacité. C'est d'ailleurs ce type de voile qui est maintenant de série pour la coupe de l'América ! La technologie n'est, hélas, pas d'une accessibilité fantastique et nous n'en sommes qu'au début de la documentation sur le sujet. Mais nous sommes d'accord pour penser que c'est une bonne base d'expérimentation et,… on aime bien expérimenter !
Voilà donc plusieurs projets réalisés. Le premier, Dulcinéa, date de 1970, et fait partie de la Classe C, l’Ancêtre de la petite coupe de l'América. C'est un défi danois. Son problème était le chavirage, à cause d'une absence de trapèze. On remarque le profil, qui est rendu asymétrique par un volet sur le bord de fuite.

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Ici, voici les voiliers les plus performants au monde. Un AC45, et son grand frère, Team Oracle, un AC72, bateau qui concourt pour la coupe de l'América. Ces bateaux touchent rarement l'eau, puisqu'il décollent rapidement sur le foil, prenant alors 40 ou 45 nœuds de vitesse. Décoiffant !

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Et voilà le projet qui retient toute notre attention. En effet, la voile se règle d'elle-même à la bonne incidence par rapport au vent via une queue qui agit comme un fletner et oriente au passage un volet, créant la disymétrie dont je vous vante tant les 11mérites ! «Pas de haubans, pas de drisse, pas d'écoute ? Si le vent change, rien à modifier ? Ouais, ça me paraît bien, ce truc.», bougonne simplement Francky dans sa barbe… C'est vrai que des fois, à force de fouiller sur le net, on arrive quand même à se dire que nos voiliers commencent à être légèrement dépassés !

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Voici un petit schéma du système de fletner. Rassurez-vous, nous non plus, on n'a pas encore tout compris, mais on y travaille ! À droite, un projet assez proche. On remarque bien les tiges sur l'avant de la voile, qui servent probablement de contre-poids.

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Le système retenu nous paraît tellement lointain que l'idée première est de fabriquer une maquette au dixième pour essayer de comprendre cette usine à gaz !! Le projet de ce voilier devient de plus en plus intéressant, isn't it ?!
Je pense que même les plus réfractaires à mes pages un peu techniques seront obligés de passer par ce blog pour voir notre petite maquette d'1m20 voguer sur les flots !! On a déjà démonté une vieille voiture télécommandée de Jules pour récupérer les commandes à distance ainsi que les moteurs. Affaire à suivre !

tech_saildrone52__01__630x420Et je ne peux m'empêcher de vous rajouter deux images de voiliers modèles réduits autonomes. Ces petits bijoux sont capables de traverser des océans, passant par des points GPS précisés par satellite. En plus de leur voyage, ils peuvent collecter quantité d'informations sur leur route.
Le premier projet, saildrone, est américain. Il y a un an, il avait déjà réalisé un San Fransisco / Hawaii, avant de continuer dans le Pacifique. À noter que son gréement est exactement celui que l'on essaie de mettre au point. Je vous ajoute une petite vidéo sur ce projet.

 

 

Vaimos1_content_embed_pageLe deuxième est français, et s'appelle Vaïmos. C'est le résultat d'une colaboration entre une école d'ingénieur et l'IFREMER. J'adore ce petit bateau à double balestron : l'un qui tient le génois et la grand-voile et l'autre, un peu plus haut, qui permet au foc d'avoir son point d'amure en avant de son axe de rotation. Il faut aller sur youtube voir la vidéo de la petite caméra embarquée, pendant que le modèle réduit tire tranquillement des bords, juste piloté par l'électronique, pour rejoindre un point donné… Il y a également un article du Monde sur ce projet.

 


Après ma traversée de l'Atlantique en solitaire sur mon petit voilier de 5m50, l'idée m'était venue de construire un modèle réduit pour refaire cette traversée, en guidant tranquillement mon petit voilier depuis la terre, via une liaison satellite. J'avoue que je n'avais pas pensé que l'électronique pourrait me remplacer, et que le voilier arriverait de l'autre côté, sans même que je m'en occupe…

 


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