Entretien du génois

Le tour de l'île avait fait grand mal à mon génois et la voile commençait à franchement se déchirer un peu partout… Je décide donc de l'affaler pour reprendre tout ça, avant qu'une déchirure la coupe en deux, ce qui la condamnerait à la poubelle !

On voit bien sur la photo les trois amorces de déchirure, et les renforts que je prévois de poser pour la renforcer définitivement.

Je découpe donc les renforts, en double, pour en mettre un de chaque côté, et je commence par les coller un par un à la néoprène.

Je dessine ensuite au crayon de papier deux traits espacés de 5mm, ainsi qu'un repère en longueur tous les 5mm. Ceci afin de faire des points bien réguliers. J'utilise ensuite le petit poinçon à coudre, que j'avais déjà utilisé pour faire le taud de la grand-voile. Il y a plus de neuf épaisseurs de tissus par endroit.

Je colle ensuite à la néoprène les bords des tissus, pour être sûr qu'is ne se délitent pas. L'intégralité des coutures de ce renfort m'a pris plus de six heures, réparties en plusieurs soirées.

Il y a également le point d'écoute lui-même à reprendre. Certains fils de couture ont carrément disparu par endroits. À voir l'état de la voile, j'arrive à me demander comment elle a pu tenir aussi longtemps !

Il y a aussi du boulot en point de drisse, où la ralingue essaie de se faire la malle… Et le raccord des tubes d'enrouleur me cause également un petit souci : en plus de me pourrir la voile, un point de ragage m'a fait un trou. Je colle à nouveau un patch.

Je profite d'un optimisme délirant pour coudre un œil en bout de l'écoute de mon deuxième génois. L'écoute étant en une seule longueur, je couds simplement un œil. C'est un peu plus viril comme travail, et je suis obligé de sortir la paumelle. Ce n'est pas exactement le même travail qu'avec le poinçon à coudre !

Et comme ce n'est pas très joli, me voilà parti à cacher cette vilaine couture sous un bonnet turc. J'ai beau en faire régulièrement, à chaque fois que je ressors mon bouquin, ça reste du chinois. Et puis finalement, à force d'essayer de comprendre, les mains retrouvent l'habitude des gestes, et je m'en sors ! Après avoir doublé le cinq spires quatre ganses, et l'avoir triplé avec un bout d'une autre couleur, je serre bien chaque passage à l'épissoir, je brûle les extrémités, et je remets en place la manille textile en dyneema de 4mm. C'est avec cette manille que je relie le cordage au point d'écoute. Le génois ayant des ris, je n'ai qu'à ouvrir cette manille et la changer de point d'écoute pour réduire la toile. Le dyneema étant extrêmement solide, la réduction de diamètre n'est pas un problème.

Après une grosse session de boulot comme celle-ci, je finis souvent très tard, surtout que j'ai voulu hisser la voile dans la foulée, et, c'est le bordel que j'ai dû sortir à chaque fois pour bosser qui finit de me fatiguer… Mais il faut tout ranger avant d'aller dormir, des petites pluies perfides tombent souvent dans la nuit !

Et je vous rajoute également quelques photos:

Voici tout d'abord M'zouazia, un langoustier dont je vous avais déjà montré des photos, quand la Petite Chérie est venue, il y a quelques années. Le voilà à l'eau depuis longtemps, et il était venu à quai pour charger le petit bateau en bois massif que vous voyez en premier plan:

Beaucoup de ficelles pour tenir son gréement, mais c'est beau, quand même…

Mi-août, nous avons eu droit à une espèce de dépression bizarre, sans dépression justement, mais avec des pluies et du vent qui nous rappelait les coups de tabac qu'on peut avoir en saison cyclonique. Ça a duré une journée, où il a plu sans cesse…

Et donc, pas le choix, on a fait des crèpes…

Et là, c'est Pierre et Martin, qui remplissent un tuyau de pompier, avec… du sable de sablage! Non, ce n'est pas un pléonasme, mais par contre, je n'ai toujours pas compris le but de l'opération. Bref, le tuyau de pompier était bien rigide, bien plat, et il leur a fallu un petit bout de temps pour finir cette opération délicate! Au début, Pierre utilisait un entennoir fabriqué à partir d'un étai (pour le tube), et du dessus d'une bouteille de gaz (pour le cône)… Martin a préféré y aller directement à la pelle!

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