Mamoko avec Sandrine
Le lendemain de notre arrivée, nous profitons d'un réveil matinal pour commencer la journée par un bon p'tit dej. Il fait froid malgré le soleil qui commence à monter sur l'horizon.
En ville, c'est l’effervescence : une livraison de qat vient juste d'arriver de Grande Terre. Le qat, à Madagascar, est une des drogues légales, consommée principalement par les chauffeurs de taxi. Pour certains, c'est à cause de ça qu'ils sont complètement stone, pour d'autres, c'est grâce à ça qu'ils tiennent aussi longtemps au volant. No comment…
Sophie nous fait ses adieux, c'est difficile de voir un membre de l'équipage partir, et nous levons l'ancre pour Mamoko, petite île, et même archipel minuscule situé dans la baie d'Ampasimena, juste en face de Nosy Bé, par 13°43S / 48°11E. Nous laissons derrière nous le port et son activité.
En route, nous croisons toutes sortes d'embarcations. Je vous laisse juger du contraste…
San profite de la route pour réviser un peu les différents types de gréement. Je l'initie également au compas de relèvement : «puisque je te dis qu'on est là !!!»
Nous passons à côté de l'île de Tany Kely, classée réserve naturelle.
Et nous arrivons dans notre petit coin de paradis. Nous mouillons au Nord de l'île de Mamoko, entre une multitude de petits îlots.
Après avoir rapidement mouillé IRMA, nous partons avec notre annexe à voile, que Sandrine aime de plus en plus. Apéro dans le coucher de soleil, ça a l'air de parfaitement convenir à Madame !!
Le lendemain, j'initie Sandrine à l'un des mystères de la marine à voile les mieux gardés : Le pain à la cocotte-minute !
Prenez un kilo de farine (dont une certaine proportion de farine complète, ou autre), 4 cuillers à café de sel, 2 sachets de levure (soit 11 grammes), mélangez le tout.
Rajoutez 3 cuillers à soupe d'huile d'olive, 500g d'eau, et malaxez le plus longtemps possible. Rajoutez quelques pincées de farine pour vous débarbouillez les mains, et faites un joli pâton dans un saladier, que vous laissez reposer ¾ d'heure.
Malaxez à nouveau le pâton en y ajoutant des noisettes et des raisins secs, ou d'autres choses bien bonnes : saucisson, fromage, chocolat, noix, etc.
Huilez avec soin la cocotte-minute sur toute sa hauteur, et déposez-y au fond le pâton bien farineux.
Laissez encore lever ¾ d'heure, puis fermez la cocotte, sans la soupape, et mettez le feu le plus doux possible.
Après ¾ d'heure, retournez le pain dans la cocotte.
Faites encore cuire ¾ d'heure, et sortez de suite le pain bien cuit de la cocotte-minute.
Dégustez.
Mais c'est plus rapide à écrire qu'à faire, et pendant que le pain lève tranquillement, nous rejoignons un des îlots pour nettoyer la carène du dinghy.
C'est fait en 20 minutes, et nous lavons aussi l'intérieur.
Nous visitons ensuite ce petit îlot, constitué de roches qui se séparent en feuilles, comme de l'ardoise. Nous n'avons pas assez de connaissances pour dire si c'est calcaire, basaltique ou quartzique, mais nous sommes bien d'accord pour dire que c'est… magnifique !!
Je me régale des effets de texture, et n'hésite pas à faire quelques gros plans de la roche.
Des gros morceaux de roche aux formes géométriques jonchent le sol.
C'est tellement beau que l'on n'arrive plus à rentrer… Le pain va déborder de la cocotte…
Sandrine m'arrache à mes rêveries, et nous retournons vite sur le bateau pour contrôler la deuxième levée. Ouf, il était temps, le pain tient maintenant toute la cocotte.
J'allume le feu au plus doux, et la cuisson lente commence. Pendant ce temps, Sandrine reprend son occupation favorite…
Je retourne ensuite le pain, et ¾ d'heure après, c'est fini !!
Pendant qu'il refroidit, nous retournons en expédition, pour un nouvel îlot ! Celui-ci possède un banc de sable blanc, ainsi qu'un incroyable parc à huître !!
Regardez la forme de ces cailloux, ainsi que la disposition que la nature lui a donnée. Et ce mur.
Un palétuvier, qui a réussi à se trouver un chemin dans la roche. Ses copains ont fait de même.
On farfouille à la recherche de trésors…
Et de retour sur le bateau, nous dégustons le pain.
Lever de soleil, à 5h30. Nous nous couchons si tôt que je me réveille souvent avant 6h le matin.
San protite de la pétole pour faire de l'anthropologie comparative. C'est une branche très pointue dans laquelle elle excelle !
Arrivés dans les méandres de Mamouko, nous lavons rapidement le pont, avant de partir en balade dans la mangrove. Sandrine en profite pour apprendre à ramer.
Le lendemain, crêpes au p'tit dèj ! Et nous repartons déjà pour de nouveaux horizons !
Sandrine fait puis étend sa petite lessive. C'est trop mignon…
Le vent se lève, ça commence même à brasser un peu, et je vais me reposer à l'intérieur. Sandrine est bien, heureuse de contempler les vagues, les embruns, le bateau qui fait son boulot… Sandrine adore la navigation, voguer au gré du vent, et ne comprend absolument pas que certains s'emmerdent à utiliser un moteur ! Elle n'a jamais râlé quand l'absence de vent nous empêchait d'atteindre un but, ni quand il fallait barrer finement dans un vent à peine existant, pour essayer malgré tout d'avancer. C'est une excellent camarade, qui a toujours le sourire jusqu'aux oreilles. De plus, elle me fait grande confiance, ce qui la met dans un grand sentiment de sécurité.
Bon, elle finit quand même par m'appeler pour me signaler une route de collision avec un boutre. Lui aussi fait son boulot, et file au grand-largue, vers les montagnes du fond de la baie.
Ce sont des bateaux qui ne peuvent naviguer que jusqu'au travers, voire un petit largue, mais qui ne pourront jamais tirer des bords pour remonter un vent établi. Ils font donc leurs rotations au gré des vents, qui s'inversent souvent vers le milieu de la journée.
Nous passons entre Nosy Komba et la Grande Terre. C'est toujours magnifique, et nous lofons en grand pour longer la côte, et rejoindre le mouillage d'Ampogorinana, le village principal de Nosy Komba.
Au lever du soleil, c'est magnifique…
Nous reprenons l'annexe dynamique, pour partir encore nous balader.
Sandrine adore cette annexe, qui lui permet de visiter la côte de près, toujours en profitant du vent et du calme que lui procure la navigation à voile.
Les pirogues en bois sont en voie de disparition à Nosy Bé, progressivement remplacées par des bateaux à balancier en fibre de verre et résine.
Nous visitons le domaine de Steevio, un ami de longue date, qui multiplie les activités : sculpture, extraction et commercialisation de pierres de taille, et fabrication et location de petites résidences. Il aménage avec goût depuis plus de 10 ans sa vaste propriété.
D'en haut, on a une vue sur le village…
Nous redescendons ensuite sur la plage. Dans ce village, partout où votre regard se tourne, tout est beau.
Nourou est en train de nous préparer un repas de roi pour ce soir, et Augustin l'aide à la tâche : ce canard sera bientôt réduit en morceau dans une sauce, avant de finir dans nos estomacs gourmands !
En attendant, nous profitons de la lumière rasante pour continuer notre visite.
Place au repas !! Nous nous sommes un peu attardés au bar La Plage, et les Caïpirinha ne sont pas vraiment connues pour leur légèreté : Après la troisième, dont celle de la patronne, nous nous rendons chez Nourou en titubant un peu.
Il faut même carrément tenir Sandrine, qui tombe rapidement sur la natte commune.
Va-t-elle, à un moment, s'arrêter de rire ?!
Après cet excellent repas, nous rentrons au bateau, toujours avec un petit coup dans l'aile. Il faut dire que Nourou ne flambe pas ses bananes à l'eau, hélas !!
Le lendemain, nous partons en pirogue pour Nosy Bé : Sandrine a terminé son séjour à bord, et je dois finir de faire les papiers du bateau.
J'en profite également pour vous mettre en ligne ce nouvel article…