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Et partout… La mer!
28 septembre 2014

Régate 2014, 2ème manche: Un bordel!!

J'en entends déjà hurler : «Quoi ?! Mais on n'a rien eu pour la première manche!» Ben oui, mais pendant la première manche, y avait rien à dire, rien à voir, alors que là…

DSC_0144Le départ est donné dans un vent très faible. Tellement faible que 5 minutes avant le départ, nous nous trouvons encore du mauvais côté de la ligne ! Ça craint, surtout que c'est nous qui le donnons, ce départ ! Il faudra attendre 30 secondes avant le coup de sifflet pour enfin être du bon côté ! C'est, semble-t-il, sujet à réclamation, mais personne n'est d'accord sur le sujet.

On vire alors en catastrophe, pour prendre un des pires départs de la flotte… Devant, deux bateaux mettent déjà le moteur pour éviter une collision. C'est le bateau rattrapé qui est prioritaire, donc sur la photo de gauche, c'est le catamaran qui est en tort. Il aurait dû partir à droite pour éviter l'autre. On voit dans les voiles qu'il n'y a pas un poil de vent…

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Mon équipage est un peu bizarre : Déjà, Kalou n'est pas là, retenu par le boulot. On lui a quand même piqué son bateau, hé hé ! Et, en plus des copains habituels, je me retrouve avec trois microbes à bord ! Heureusement que Jessica est là pour jouer avec elles au «quizz des filles»…

Thomas fait aussi un peu de pédagogie, pour expliquer les règles de priorité!

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DSC_0165Et moi, je me retrouve collé à la barre, à surveiller la moindre risée. Avec si peu de vent, le barreur doit être concentré pour remonter au mieux le vent et négocier chaque modification de force ou de direction. Quant aux voiles, il faut les régler au millimètre pour bénéficier de chaque souffle.

Après quelques bords, le vent souffle légèrement plus fort, et je vois deux cata revenir doucement sur nous. Ils filent bon train, et nous doublent rapidement : ils sont au moteur, et vont rapidement mouiller derrière la première marque de parcours ! Deux de moins ! Ils seront rapidement rejoints par la belle Alidade, goélette de 15 mètres, qui a sorti toute sa toile, et même le moteur, pour avancer un peu. Encore un équipage hors-course…

DSC_0196Après la première marque, on envoie le spi. Il faut bien tout l'équipage pour faire au mieux. Auparavant, j'avais descendu le tangon, et je mets Thomas et Papaye au bras et à l'écoute. Il faut aussi déborder la grand-voile et frapper la retenue de bôme, pour partir à la poursuite de l'objectif du jour : doubler Éros, et le laisser dans le sillage. Ça tombe bien, il hésite un peu pour envoyer son spi : d'un côté, de l'autre, avec la grand-voile, sans… Ça tâtonne sévère, devant !

Une fois établi, c'est Baraka qui prend la barre. Et il ne faut pas lui en promettre : «Baraka, tu vois le cul d'Éros ? Tu fonces dedans, tu te poses pas de questions, d'accord ?!» Bien sûr, qu'elle est d'accord!

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Les jumelles prennent ensuite le relais : «À gauche!  -Mais non, à droite!!»

On en profite pour se détendre. On voit bien le platier qui déborde de l'îlot, sous l'eau.DSC_0201DSC_0212

Comme on n'avance vraiment pas, j'allège le bateau en lâchant du lest : ils se feront récupérer par le prochain bateau, ça le freinera !

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Après une bonne demi-heure de baignade, la vitesse augmente, et je rappelle tout le monde à bord. On en profite pour casser la croûte. Alvin excelle dans l'art du foie gras mi-cuit… Tout un programme !

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DSC_0266À la bouée suivante, on s'organise pour changer le spi de bord bien avant la bouée, ce qui nous permet de l'enrouler à la perfection, et de doubler Éros. Sportivement, comme il se doit, nous saluons notre adversaire !

La dévente par l'îlot est brutale, et… longue… Éros en profite pour nous repasser, heureusement, loin… Après une demi-heure de danse, une baignade est à nouveau au programme. Il n'y a même pas besoin de récupérer les filles derrière : le bateau va tellement doucement qu'elles nagent plus vite qu'il n'avance ! Les concurrents qui étaient devant abandonnent, et envoient le moteur. À bord, au programme: danse:

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DSC_0195Vers 15h, on appelle le bateau de tête. Habituellement, c'est l'heure d'arrivée moyenne de la régate, avec le parcours classique. Là, par manque de vent, nous utilisons le parcours réduit, plus petit de 40%. Et bien ils ne sont toujours pas arrivés! Sur 10 partants, nous ne sommes maintenant plus que 6, et nous, bons derniers ! Le bateau de tête rappelle une heure après : à 500m de l'arrivée, ils ont dû mouiller, n'ayant plus un poil de vent ! Ils ne repartiront qu'une heure et demie plus tard, pour finir en tête malgré tout!

En route pour la marque suivante, encore deux bateaux abandonnent. On est donc quatrième !

Je décide de prendre une option un peu osée : au lieu de suivre bêtement Éros pour tenter de le rattraper, je prends l'autre bord, pour aller chercher un vent différent, et plus fort, de l'autre côté de la baie. On reprend l'avantage, pendant que l'équipage somnole… Le punch coco a eu raison de leur pugnacité!

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Au passage de la marque, tout le monde s'agite : on renvoie le spi ! Éros a abandonné, nous sommes troisièmes, à la poursuite du second. Ça s'agite sur le pont, on se retrouve plein travers, et le spi commence à bien tirer ! Thomas se bat contre lui, pour l'établir au poil. Jessica, à la barre, se bat contre le courant, et le second s'envole vers la ligne d'arrivée. Ça n'a pas l'air de biler les poulettes…

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On se concentre… Le vent est très faible, je décide donc de privilégier la vitesse, et non le cap. On se rapproche donc de la ligne d'arrivée, mais il faudra encore tirer deux bords pour la passer. Ça me paraît quand même plus bénéfique que d'y aller directement, mais sans pouvoir porter le spi. On envoie toute la toile, et on remonte même un peu au vent.

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DSC_0379À 400m de la ligne d'arrivée, Jessica m'informe que l'on n'avance plus. Elle se trompe : on recule ! Un courant débile s'est installé et le vent n'est pas assez fort pour lutter contre. On essaie tous les caps possibles, rien à faire, le GPS est formel, on recule toujours. Je n'ai pas d'idée, et alors qu'on se bat dans un vent minable depuis 9h, que personne n'a même envisagé une seule fois de mettre le moteur, c'est moi qui le suggère à mon équipage : la nuit tombe et il n'y a rien à faire. Thomas se met en colère, et ils sont trois à se mettre à l'eau pour pousser les huit tonnes de So Long : ça marche, et le GPS m'indique 1.3 nœuds, dans la bonne direction ! Pendant huit minutes, ils donnent tout ce qu'ils ont, encouragés par les trois naïades en folie ! À 18h15, on franchit enfin la ligne d'arrivée ! Encore une fois, le palmage serait sujet à réclamation. C'était ça ou abandonner, alors pas de regrets!

Tous fatigués, je décide d'envoyer le moteur pour rentrer au mouillage, mais c'est sans compter les problèmes de démarreur que Kalou a depuis quelques jours…

DSC_0386Nous finissons donc à la voile, dans la nuit qui s'installe : Magie de rentrer dans un mouillage surchargé de bateaux, dans une nuit d'encre, avec un équipage parfaitement aguerri au bateau !

Pas une lumière à bord pour que les yeux puissent distinguer le moindre détail : «C'est Azoth : On le laisse sur tribord, on laisse Éros à bâbord, et on vire de bord sur Barbizou».

On rentre maintenant dans le mouillage, slalomant entre les bateaux : «Paré à virer ? On vire». Thomas lâche l'écoute, Papaye aide le foc à passer dans le vent toujours faible, et Alvin reprend la contre-écoute et me borde le foc à la perfection. C'est le meilleur virement de bord depuis notre départ. On repart sur l'autre amure : «On laissera le cata au vent. … C'est qui, devant ? … Longtemps ? Ok, je vais reprendre un peu de vitesse pour lofer, et passer à son vent, ça va nous éviter un bord.» Le bateau glisse doucement, chacun retient son souffle, et la bouée de mouillage de Longtemps passe juste à deux mètres sous le vent de notre coque… On continue tout doucement. Je repère notre bouée, j'abats en grand, avant de monter au vent pour arriver pile-poil sur les bouées. Les gars sont à l'avant pour les récupérer, tout se passe en silence, comme j'aime: Il est toujours désagréable d'entendre les gens hurler sur un bateau, ce qui rajoute énormément de confusion. Si chacun sait ce qu'il a à faire, il n'y a normalement pas besoin de dire grand chose.

Je bondis pour choquer le génois, l'enrouler, puis je libère l'écoute de la grand-voile, sa drisse, et l'affale. Dix minutes après, tout est en ordre sur le bateau. Ouf… Tout le monde est bien fatigué, mais ravi de cette longue journée !

Et merci à Jessica pour l'ensemble des photos. Elle a également accepté que je les publie sous licence libre (Voir tout en bas de l'article).

 

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Pour plus de renseignement: Licence Creative Commons

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