Ça roule, ma poule!!

La fabrication en série des lattes de wishbone est lancée!! On les fabrique maintenant par deux  parce qu'on n'est pas là pour acheter du terrain!! Ce travail ne nous permet pas que de constater des résultats techniques, mais également d'avoir des réflexions intéressantes sur l'Homme et la société: Pour cintrer les lattes pendant qu'elles sèchent, j'avais collé sur un morceau de mât de petites quilles en contre-plaqué avec un pistolet à colle. Après avoir démoulé les lattes et laissé les petites quilles sur le mât, chaque lendemain, nous constations que les quilles étaient décollées: la dilatation de l'alu du mât devait travailler la colle, qui lâchait, rien de bien mystérieux dans tout ça. Nous travaillions à ce moment là dans l'enceinte du club, sur le chantier, sur un lieu passant. Et bien en se réfugiant  hors de la vue des gens, les quilles tenaient de longues journées, sans tomber!! Sans le dire à Franck, c'est un résultat que j'avais anticipé: les gens du club s'amusaient simplement à shooter dans les quilles!

En attendant la livraison des tuyaux, nous avons attaqué la fabrication en série des «pipoutches» qui nous servent de rotules pour les articulations des lattes. Collage, puis ponçage à la disqueuse:

Pour accélérer le mouvement, avoir une meilleure qualité de collage et utiliser moins de matière, nous collons les lattes sous vide, deux par deux.

Mais Franck, malgré mes réticences, voulait absolument tester l'enroulement filamentaire: En effet, par dessus l'uni-directionnel, nous ajoutions un taffetas, uniquement pour bien tenir entre elles les fibres de l'UD, qui sont tout en longueur. Le taffetas, lui, a la moitié des fils en long, l'autre en large. Ceux en long ne nous servent à rien, seuls ceux en largeur, donc à 90° de l'UD, sont efficaces. Nous allons donc récupérer un long fil de verre très fin, que nous enroulerons patiemment autour de l'UD, pour remplacer le taffetas: moins lourd, plus propre!

Sur une petite bobine munie d'une manivelle, nous commençons donc par enrouler un fil de verre, en «décousant» un morceau de taffetas:

Après, reprise du travail habituel, on mouille avec l'IMPREGNATOR une longueur d'UD, qu'on installe sur notre tuyau.

On le roule sur le tuyau:

Pendant que l'on prépare la suite, Franck se rend compte que le tuyau a légèrement tourné sur lui-même, ce qui nous amènera à un petit test… Mais on verra ça plus tard!

Il ne nous reste plus maintenant qu'à enrouler patiemment le fil autour de l'UD: le tuyau est monté sur des axes pour pouvoir tourner, une manivelle est montée en bout de tube et, pendant que je tourne, Franck enroule de façon régulière le fil autour de l'UD:

La patience est de mise:

Mais le résultat est propre, même si je trouve le fil très écarté du suivant. Mais le travail des lattes n'est pas énorme, ça devrait donc aller. Ensuite, on met les lattes en forme, sur leurs petites quilles:

Mais reparlons de cette petite expérience. Je reprends d'abord l'observation: Dans un tuyau de PVC gris, nous avions passé une corde, que nous avions tendue entre deux points. Franck avait eu l'impression que le tuyau tournait. Il pensait que la dilatation du tuyau, qui reçoit le soleil par le côté, pouvait expliquer cela, et que le tuyau continuerait donc à tourner, malgré les frottements, jusqu'à ce que le soleil tombe!!!… Mais bien sûr…!!!

Nous profitons donc d'une pose pour recréer les conditions, et attachons avec un scotch un petit fil de verre, pour voir s'il s'enroule autour du tube.

Vingt minutes après, surprise, il y a plus d'une dizaine de tours autour du tuyau!

 En y regardant de près, et en prenant comme repère le petit accroc blanc (bien visible sur la section, sur la quatrième image), on voit bien la rotation! Les quatre images ont été prises sur environ quarante secondes:

D'après Franck, le tuyau recevant le soleil en latéral, un côté se dilate, le tuyau se cintre latéralement, et la gravité le fait alors tourner! C'est fascinant de voir ce truc tourner sans quasiment s'arrêter!

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