Dinghy: 1. Tracage, découpage, assemblage

Je vais profiter du blog pour vous présenter la fabrication d'une annexe en CP / Époxy de 3m15 de long.
Elle présente un fond plat, ce qui en fait un dinghy très stable. De plus, le tableau arrière est avancé par rapport à l'arrière de l'annexe, ce qui ramène le centre de gravité au milieu de l'annexe, et assure une excellente protection du moteur au choc. L'aménagement est très simple: deux petits coffres à l'arrière pour la stabilité longitudinale, un banc, et un énorme coffre à l'arrière. C'est exactement la même annexe que j'avais faite pour Kalou.
L'échantillonage: CP de 8mm partout, des bandes de bi-biais 300g/m² sur tous les angles intérieurs, un tafetta de 150g/m² au fond de l'annexe, et un bi-biais sur l'extérieur de l'annexe.

L'annexe fait un peu plus de 3m00 de long. Il faut donc abouter les feuilles de CP, qui ne font que 2m50 de long. Il y a deux techniques pour cela: La première, c'est de faire un scarf, c'est à dire biseauter les deux planches sur 10 à 15 fois la longueur, ce qui représente un gros boulot, et une perte en longueur. L'autre solution est de disposer les planches l'une en face de l'autre, et de coller sur le raccord une petite planchette sur toute la longueur du raccord. Je biseaute la plaquette, pour éviter les angles vifs. Le temps que l'époxy colle, je visse l'assemblage. Toutes les vis que j'utilise pour les assemblages sont toujours enlevées après séchage. Ainsi, il n'y a aucun risque de rouille. Certains utilisaient avant des clous ou vis en cuivre, mais c'est une technique d'assemblage qui prend du jeu, et les infiltrations d'eau peuvent ensuite être possible, s'il y a craquelure de la peinture.

Le lendemain, après avoir enlevé les vis, je trace mes formes de bordés. J'ai pour ça un tableau de cotes, qui me donne les distances à l'axe pour chaque courbe, tous les 25 cm. Après, il faut utiliser une grande règle qu'on courbe pour relier les points. Tout seul, c'est impossible. À deux, c'est mieux, trois, c'est le top. Là, c'est Baraka qui s'y colle. Je ne trace toujours qu'un coté si c'est symétrique. Je découpe ensuite le coté tracé, je retourne la chute, la positionne de l'autre coté, et trace le long de la découpe.

C'est un peu moins précis, puisque la découpe n'est jamais parfaite, mais c'est un gain de temps phénoménal, et l'assurance d'une meilleur symétrie. Viens ensuite la trace et découpe du tableau arrière, et les bordés latéraux. Dans la chute, je trace une parrallèle à la courbe haute du bordé, ce qui me permettra de doubler le haut du bord de la coque, afin de réaliser un renfort. C'est le liston.

Une fois découpés, je renforce tous les raccords de plaques avec un tissu bi-biais, sur le coté où il n'y a pas la petite plaquette, pendant que Baraka me coupe les fils de fer, pour l'assemblage du lendemain.

Viens ensuite l'assemblage. Sur tout le tour, je perce des trous tous les 20 cm. Ils vont me servir pour «coudre» l'annexe: on utilise en effet des petits liens en fil de fer pour mettre l'annexe en forme, avant de la coller à l'époxy. Baraka s'occupe de couper les liens. Beaucoup préfèrent utiliser des colliers en plastique, mais c'est cher, et ça ne présente pas, à mon gout, de réel avantage.
L'astuce que m'avait donné un bon copain: Pour que le fil ne casse pas quand on le tord à la pince, il faut le mettre en double. Ça marche du tonnerre! 

J'ai rainuré sur toute la longueur le bordé. Ainsi, il s'encastre dans le bord du fond de l'annexe. Cette astuce m'a permis un ajustage parfait, et un gain de temps. Il y a juste à l'avant, où l'annexe à le plus de courbe, que j'ai dû forcer l'écartement avec un tasseau de bois.
Après, il suffit de faire un joint congé de faible diamètre entre les ferrailles. On verra par la suite pourquoi un petit congé, alors qu'un grand serait bien plus solide. J'utilise normalement du woodfill, mais attendant la commande (c'est une synécure, à Mayotte), j'ai utilisé ici de la fillite mélangée à du mixfill.

Une fois le joint congé bien sec (12h), on enlève tous les fils de fer, à la tenaille.
J'ai ensuite tracé tous les futurs aménagements intérieurs: caissons, bancs, coffres, etc. Je n'avais pas le bois pour mettre le vrai tableau arrière, ni la paroi vertical du coffre avant, j'ai donc mis une pige pour tenir l'écartement.

Remarquez sur la photo la «double règle», pour rejoindre deux points sur toute la largeur de l'annexe.

Ensuite, on tire un joint congé de gros diamètre sur toute la longueur. Comme le premier joint congé est de petit diamètre, il ne gène absolument pas. S'il y a vraiment des endroits où il pourrait entraver, le coup de poncage passé avant résoutle problème.
Je n'attends pas la sèche du deuxième joint congé, et je pose mes bandes directement. Ces bandes, en bi-biais de 300 g ont été découpées dans le bord d'un rouleau de tissu, à la scie à métaux. Ça se fait très bien.
J'ai ensuite mis un taffetas sur le fond, pour que les chocs sur le fond de l'annexe n'ai pas pour conséquence une infiltration d'eau dans le bois.

La suite, bientôt!!

Suite: Dinghy: 2. Aménagement intérieur

Page d'archive de la fabrication du dinghy

Sauf mention contraires, toutes les photos du site sont sous Licence libre Copyleft CC-BY-SA, une licence Creative Commons
Vous êtes libre:
     -de partager, de distribuer et transmettre cette œuvre.
     -d'adapter, de modifier cette œuvre
Sous les conditions suivantes:
     -Paternité: Vous devez citer le nom de l'auteur original (Adrien RONDEL)
     -Partage à l'identique: Si vous modifiez, transformez, ou vous basez sur cette œuvre, vous devez distribuer l'œuvre résultante sous la même licence ou une licence similaire à celle-ci.

Pour plus de renseignement: Licence Creative Commons