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Et partout… La mer!
29 juillet 2015

Aile rigide: Fabrication des peaux

Nous travaillons actuellement sur la fabrication des différents éléments de l'aile : aujourd'hui, les peaux : pour habiller le squelette de l'aile, il nous faut fabriquer 12 peaux avec un tissu de bi-biais et un taffetas. Ces peaux doivent faire 122cm de large par 299,5 de long. C'est donc la taille de la feuille de contreplaqué qui nous tient lieu de moule.

Nous posons par terre des bidons de taille égale, pour surélever un peu le chantier. Nous y posons une plaque de contre-plaqué, puis la bâche de vide, qui fait un peu plus que la largeur du moule, et un peu plus de deux fois sa longueur. Nous posons enfin la planche de contre-plaqué cirée, qui sert de moule.

En premier, nous vérifions la qualité du vide que nous pouvons obtenir. En effet, les peaux sans vide que nous avions faites pour le canard étaient très lourdes, nous cherchons donc un peu plus de légèreté et le vide va nous y aider. Car sous l'effet du vide, il y a besoin de moins de résine pour faire adhérer les deux tissus. Après cela, nous préparons l'ensemble de ces tissus. Le bi-biais fait juste la bonne largeur, le taffetas étant moins large, nous le posons dans la largeur de la planche, en plusieurs bandes.

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Nous enduisons donc ensuite le bi-biais et nous posons par dessus les taffetas.

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Ensuite, nous fermons la bâche hermétiquement et nous tirons le vide. On déroule ensuite une bâche noire dessus pour faire monter le collage en température.

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Hélas, nous n'arrivons pas à avoir une imprégnation très régulière, et les peaux sont encore très lourdes… Il y a des zones trop riches, et nous n'arrivons pas à faire mieux. Impossible de se servir de l'IMPREGNATOR, qui ne fait que 40cm de large, et nous calons: pas d'idées… Pour 1.680 grammes de tissus, il nous faut souvent plus de 1.300g d'époxy, c'est bien trop…

Après quatre peaux, toutes un peu lourdes malgré des mieux, nous décidons de les détourer, pour qu'elles soient toutes pile à la bonne cote. Car même si le moule est à la bonne mesure, les tissus dépassent toujours un peu.

Nous déroulons donc les peaux et les traçons au cutter et à la règle. La différence de couleur, due à la cire du moule, nous guide dans cette opération.

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On découpe ensuite la peau sur ce trait, Franck aux ciseaux, moi avec une disqueuse. On ponce ensuite rapidement les bords pour ne pas se blesser. On voit encore certains défauts que nous préférerions de pas avoir…

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Ces médiocres résultats ne nous satisfont pas vraiment… Après une grosse journée à remuer des idées dans notre tête, une réunion de remue-méninges est organisée autour d'un petite boisson et d'un paquet de biscuits. Plusieurs décisions sont prises :

-Comme le moule (une simple plaque de CP) commence franchement à se délaminer, nous allons nettoyer la plus belle des peaux pour la scotcher à l'ancien moule et, c'est désormais elle, qui servira de support de collage.

-Une deuxième peau sera posée sur le collage qui sera alors coincé entre deux peaux, toujours sous vide. Cela facilitera le décollage, le plastique commençait à trop coller à la résine.

Un IMPREGNATOR géant va être fabriqué, pour économiser encore en résine, et diminuer le poids des peaux.

 

Le lendemain, nous ponçons donc une peau, et la mettons en place sur le moule.

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Comme ce collage va être historique, la presse est convoquée pour l'évenement! C'est Pierre qui s'y colle, et me fait pas moins de 140 photos en une heure et demie… Va  falloir faire le tri, après… Franck est fin prêt, moi de même, on attaque donc le boulot!

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Une deuxième peau est préparée, et les deux sont cirées et lustrées. Nous pressons ensuite avec une règle le bi-biais en bout de planche, et nous le déroulons sur le moule. Des pinces sont disposées tout au long de cette opération, pour éviter que le vent s’engouffre sous le tissu.

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Nous fixons un scotch au ras de la fin du moule, et nous coupons sur le scotch, ce qui évite au bi-biais de se déformer. Nous le fixons  sur un rouleau, et nous plaçons ensuite un autre rouleau en avant du premier, sous le tissu. Une ficelle et un poids permettent aux rouleaux de bien coller l'un à l'autre.

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Nous nous mettons ensuite de chaque côté d'un rouleau, et la résine préparée est déversée entre les deux rouleaux.

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Armés chacun d'un pinceau, nous étalons ce bourrelet de colle sur toute la largeur du rouleau, et l'empêchons d'aller plus loin que le bord. Nous enroulons ensuite le tissu sur le rouleau, en avançant progressivement pour rejoindre l'autre côté du moule.

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Le rouleau est ensuite mis en attente, et nous étalons le peu de résine qui est restée sur le moule. Nous déplions ensuite les taffetas, pendant que le bi-biais nous attend gentiment.

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Nous virons ensuite le rouleau du dessous, et re-déroulons le bi-biais sur le taffetas.

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Il ne reste plus qu'à imprégner le bi-biais qui était coincé sous la règle, à mettre bien en place le taffetas qui est dessous, et l'on balance rapidement la deuxième peau cirée par dessus le collage, avant de dérouler la bâche pour le vide :

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On met en place le tuyau, et on ferme la bâche avec les éclipses.

C'est maintenant un vrai mille-feuilles qui est posé sur les bidons : un CP qui tient lieu de support, la bâche de vide, le moule, une peau, une pellicule de cire, un taffetas, un bi-biais, une nouvelle pellicule de cire, une autre peau, la bâche de vide qui repasse, et le plastique noir ! Pas moins de onze épaisseurs différentes, qui ont toutes leur utilité !

 

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Avec ce système, nous passons enfin en dessous de 1.000g de résine pour imprégner les tissus, pour un résultat bien meilleur ! Il n'y a rien de meilleur, après un résultat mitigé, que de mettre en place une série de mesures provenant d'une réflexion et d'une concertation pointue! On gagne alors sur tous les tableaux.

 

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Pour plus de renseignement: Licence Creative Commons

 

 

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Commentaires
C
Pour coffrer nos bords d'attaque sur les ailes d'ULM, on utilisait un fort kraft et du tissus de verre superposé, le tout imprégné et pressé sous vide...<br /> <br /> Notre pompe à vide provenait d'une vieille trayeuse à vache des années 7O, le "marbre, un vieux miroir d'armoire, résultat, nickel !!! :)<br /> <br /> Le kraft peut être ponçé pour améliorer l'encolage sur la structure de l'aile...<br /> <br /> Liaison des panneaux par une fine enture réalisée à la ponceuse, collage epoxy sur les nervures en klegecell ...<br /> <br /> Les ailes étaient entoilées en dacron, tendu au fer à repasser et enduites de polyuréthane...<br /> <br /> Résultat impécable si bien réalisé, très rigide et pas trop lourd, j'ai volé longtemps avec des "trapanelles" de cette conception, et pour pas cher !
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